Le Jury du prix du mémoire de Master 2 de l’AEGES, présidé par la professeure Jenny Raflik, vient de rendre son verdict. Il a attribué le prix du meilleur mémoire à Aymeric Lotz pour son travail intitulé « L’usage des navires civils et militaires par les forces navales comme outil de dissuasion et de persuasion« . Il a également décerné une mention spéciale au mémoire de Matthieu Lou-Poueyou, intitulé « La France dans le Ragnarök ? Entre tradition historique et considérations stratégiques, l’intérêt de l’armée française pour le royaume de Suède de la fin de la Première Guerre mondiale à nos jours« .
La remise des prix a eu lieu lors d’une cérémonie organisée à l’Université Paris Panthéon-Assas le lundi 13 mai 2024.
Lauréat : Aymeric Lotz, « L’usage des navires civils et militaires par les forces navales comme outil de dissuasion et de persuasion »
Résumé du mémoire : Ce mémoire a été réalisé sous la direction d’Olivier Lasmoles. Il étudie l’usage des navires civils et militaires par les forces navales comme outil de persuasion et de dissuasion. Il y est analysé les notions juridiques des navires civils et militaires, ainsi que le cadre juridique dans lequel les États sont tenus d’agir en mer. Cela est réalisé par l’étude du droit positif, de la doctrine, et de décisions de juridictions internationales. Le mémoire étudie les usages persuasifs et dissuasifs de l’outil naval par l’exploration des notions de persuasion et de dissuasion. Ces deux concepts sont confrontés à celui de suasion qui permet la réunion sous un même vocable, des manœuvres aux dimensions persuasives et/ou dissuasives, en réduisant les difficultés liées à la qualification d’une manœuvre navale. La suasion est au final identifiée comme la synergie entre crédibilité et influence, et concentre les constances des usages persuasifs et dissuasifs des navires par les forces navales.
Aymeric LOTZ est doctorant en droit de la mer à l’Université du Littoral Côte d’Opale à Dunkerque au sein du laboratoire Territoires, Villes, Environnement & Société (TVES). Il est dirigé par Catherine Roche (Professeur des universités – Université du Littoral Côte d’Opale) et Magali Lehardy (Maitre de conférences HDR – Université Côte d’Azur). Son travail de thèse porte sur le cadre juridique relatif à la sécurisation des principaux détroits et canaux utilisés pour la navigation internationale. Il est soutenu pour cela par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) au travers du programme de recherche DECODE (Défis contemporains des détroits) porté par son laboratoire et le Pôle métropolitain de la Côte d’Opale.
Il a débuté ses études de droit en licence de droit général à l’Université de Strasbourg. Il a ensuite poursuivi en master en droit international et en droit européen à l’Université de Lille dans le parcours droit de la mer et risque maritime dirigé par Patrick Meunier et Pascal Girerd. A l’issue de son master II, il a réalisé un mémoire de recherche portant sur l’usage des navires militaires par les forces navales comme outil de dissuasion et de persuasion sous la direction d’Olivier Lasmoles.
Il est particulièrement intéressé par les questions de défense et de sécurité, engagé au sein de la Gendarmerie nationale depuis plusieurs années, il est tout récemment auditeur du 143ème cycle-jeunes de l’Institut des hautes études de défense nationale.
Mention spéciale : Matthieu Lou-Poueyou, « La France dans le Ragnarök ? Entre tradition historique et considérations stratégiques, l’intérêt de l’armée française pour le royaume de Suède de la fin de la Première Guerre mondiale à nos jours »
Résumé du mémoire : À l’heure où la guerre en Ukraine fait rage, la demande historique de la Suède d’adhérer à l’OTAN apparaît comme une excellente nouvelle aux yeux de la France. Non seulement la Suède est un acteur engagé dans la défense de l’Europe, mais les échanges militaires bilatéraux franco-suédois sont excellents, comme démontré à diverses occasions et dans divers cadres. Ce mémoire étudie l’intérêt militaire grandissant de la France pour la Suède depuis la Première Guerre mondiale jusqu’à nos jours. Occupant une place stratégique dans le Flanc Nord de l’Europe, la Suède met en oeuvre des moyens considérables pour sa défense. Malgré cela, la Suède sait qu’en cas d’invasion, sa survie dépendra d’une aide extérieure occidentale. Dans cette perspective, les contacts avec l’OTAN sont réguliers, mais cela ne doit pas non plus attirer l’ire de Moscou. Dans ce contexte, la France et sa troisième voie apparaissent comme un interlocuteur bilatéral privilégié de la Suède. Les intérêts sécuritaires de Paris et Stockholm ont en effet souvent convergé durant près d’un siècle et il semblerait qu’elles soient amenées à rester des alliés naturels dans les décennies à venir.
Le Lieutenant Matthieu Lou-Poueyou est actuellement officier des bases de l’air dans l’Armée de l’Air et de l’Espace. Après une classe préparatoire littéraire au Prytanée National Militaire de la Flèche, il intègre l’École de l’Air en 2020 au sein de la Promotion « Lieutenant-Colonel Charles-Félix Pijeaud », dont il en sort major de cursus en 2023. Il suit en parallèle un double diplôme avec l’Institut d’Études Politiques d’Aix-en-Provence où il obtient un Master 2 géostratégie, défense et sécurité internationale. Il a effectué une mission de plusieurs mois au sein de la MDD de France à Stockholm, à l’issue de laquelle il a soutenu son mémoire « La France dans le Ragnarök ? Entre tradition historique et considérations stratégiques, l’intérêt de l’armée française pour le royaume de Suède de la fin de la Première Guerre mondiale à nos jours. » devant le Commandant Christian Brun (directeur de mémoire) et le Professeur Walter Bruyère-Ostells le 23 juin 2023.