Le Jury du prix du mémoire de Master 2 de l’AEGES, présidé par la professeure Jenny Raflik, vient de rendre son verdict. Il a attribué le prix du meilleur mémoire à Sam Couqueberg pour son travail intitulé « Les officiers polytechniciens (1794-1919)« . Il a également décerné une mention spéciale au mémoire de Yanis Naceur, intitulé « L’utilisation des réseaux sociaux dans la conduite des opérations psychologiques ».
La remise des prix a eu lieu lors du congrès de l’AEGES à Bordeaux, le 8 juin 2023.
Lauréat : Sam Couqueberg, « Les officiers polytechniciens (1794-1919) »
Résumé du mémoire : Qu’est-ce qu’une carrière d’officier polytechnicien de la Révolution française à la fin de la Première Guerre mondiale ? Nous avons tenté de répondre à cette question à travers une étude prosopographique et comparative qui combine les registres-matricules des 16.444 polytechniciens des promotions 1794-1903 aux littératures romanesque et militaire, dossiers administratifs et archives personnelles. Cette richesse documentaire révèle les transformations du recrutement des élites militaires : avènement du concours comme norme de recrutement et d’évolution professionnelle, embourgeoisement consécutif de la sociologie des officiers, mais aussi dépréciation socio-économique relative du métier des armes. Du point de vue de l’administration de la Guerre, fonctionnarisation et bureaucratisation sont les maîtres-mots de la gestion des ressources humaines. Pour autant, l’étude met en avant la permanence de logiques anciennes. Les capitaux économique et culturel, les réseaux et relations inter-personnelles résistent à la bureaucratisation des carrières et sont décisifs dans les stratégies d’avancement des officiers du Génie et de l’Artillerie.
Après une licence d’histoire à l’Université de Lorraine, Sam Couqueberg a mené une recherche de Master 1 portant sur les Messins récipiendaires de la Légion d’honneur sous la Troisième République (Légion d’honneur et retour à la France. Les Messins récipiendaires de la Légion d’honneur après l’Annexion, 1871-1940). Son mémoire de master 2, dans la continuité des études prosopographiques, quantitatives et comparatives des élites militaires, s’intitule Les officiers polytechniciens (1794-1919), analyse prosopographique d’une élite militaire spécifique.
Il prépare, cette année, l’agrégation d’histoire à l’École Normale Supérieure de Lyon, après quoi il projette de poursuivre ses recherches sur les polytechniciens en doctorat, dans une perspective davantage portée sur l’histoire environnementale et de l’aménagement.
Mention spéciale : Yanis Naceur, « L’utilisation des réseaux sociaux dans la conduite des opérations psychologiques »
Résumé du mémoire : Chaque minute, 1,3 million de personnes se connectent sur Facebook, YouTube engrange quatre millions de vues supplémentaires et 194 444 tweets sont postés. Parmi ces publications, certaines sont le fait de manœuvres orchestrées par des États dans le but d’influencer la politique publique de leurs adversaires et d’instrumentaliser leur population. En conséquence, et après avoir fait ses preuves à de nombreuses reprises par le passé, l’avènement des réseaux sociaux a modifié en profondeur la guerre psychologique qui, bien que reposant sur les mêmes méthodes, est devenue plus rapide, plus précise et donc, par extension, plus efficace. Pour faire face à ce changement de paradigme aux multiples conséquences, les États doivent à la fois s’adapter aux nouvelles technologies pour éviter un désavantage stratégique, et faire face à l’émergence de nouveaux acteurs, notamment privés, jusqu’alors absents des opérations psychologiques. Ainsi, face à cet enjeu d’actualité, et dans un contexte où les tensions internationales sont fréquemment transposées dans la couche informationnelle du cyberespace, ce mémoire se propose d’étudier l’utilisation des réseaux sociaux dans la conduite des opérations psychologiques et ses conséquences.
Yanis Naceur est diplômé du Master Sécurité internationale, cybersécurité et défense dispensé par l’Université Grenoble Alpes. Son mémoire de fin d’études porte sur l’utilisation des réseaux sociaux dans la conduite des opérations psychologiques. Il travaille actuellement au sein du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN).